Précarité énergétique et inégalités : une question de justice sociale
La précarité énergétique renvoie au fait de ne pas avoir un accès satisfaisant et nécessaire dans son quotidien aux énergies primaires. Cela peut être dû à des problèmes financiers, mais également dû à la qualité du bâtiment et de son isolation.
La précarité énergétique
Si le prix dépensé dans l’énergie est supérieur à 8% des revenus d’une ou plusieurs personnes, alors il est considéré comme étant en précarité énergétique.
Malheureusement par l’augmentation du prix de l’énergie, de plus en plus de ménages sont touchés par cette précarité. 84% des personnes se disent préoccupés par leur consommation énergétique.
Et, en 2021, c’est 25% des ménages qui ont présenté une réelle difficulté à payer leur facture énergétique. Les plus touchés par cette précarité sont les plus jeunes, en dessous de 35 ans, surtout chez les étudiants.
Néanmoins, depuis 2020, on note une augmentation de la consommation d’énergie chez les particuliers. Cela est dû à l’épidémie du COVID-19 qui a entraîné une forte hausse de télétravail, et donc pour les périodes plus chaudes, une augmentation de l’utilisation des climatiseurs.
Cette précarité énergétique peut provenir d’une précarité du lieu dans lequel on vit, une mauvaise isolation peut entraîner une surconsommation d’énergie qui évidemment représente un coût supérieur. Ensuite, elle provient potentiellement d’une autolimitation de l’énergie dans le but de ne pas dépenser trop d’argent.
Enfin, cette précarité énergétique entraîne aussi une précarité de la mobilité. Beaucoup doivent baisser leur consommation d’énergie et cela passe ainsi aussi en baissant l’utilisation de leur voiture. 3,6 millions de Français sont en précarité de carburant. 4,3 millions ont des revenus trop bas pour se permettre d’utiliser leur voiture, mais n’ont pas le choix, car ils habitent dans un endroit trop isolé.
Cette précarité creuse les inégalités
Vivre en précarité énergétique entraîne beaucoup de conséquences et peut devenir un véritable cercle vicieux pour certains. Cette précarité creusera des inégalités. Dans un premier temps dans le domaine de la santé, puisque toute personne dormant sans le chauffage aura tendance à déjà moins bien dormir.
Cependant, le froid aura également tendance à diminuer leur système immunitaire, ce qui pourrait entrainer une facilité supérieure à tomber malade par rapport à ceux qui ont la chance de pouvoir vivre dans une habitation chauffée.
Ils présentent aussi une inégalité face à l'emploi. En effet, un tiers des jeunes travailleurs ne peuvent travailler s’ils ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail en voiture, hors le coût du permis de conduire et après de l’essence est parfois trop élevée pour ces jeunes travailleurs.
Évidemment, cette inégalité est aussi une inégalité de confort, souffrir du froid ou de la chaleur l’été peut être extrêmement inconfortable et avoir de gros impacts sur le moral.
De plus, ces personnes en précarité rentrent dans un cercle vicieux puisqu’ils se retrouvent souvent en incapacité de rénover leur logement ou leur voiture ce qui peut entraîner des coups supplémentaires.
Les aides face à cette injustice sociale sont insuffisantes
Il est vrai qu’il y a énormément d’aides sociale mise en place par l’état pour remédier à ces inégalités :
- Le chèque énergie que 5,8 ménages ont reçu
- Une prime de rénovation pour ceux habitant dans des logements présentant une très mauvaise isolation, le montant est adapté en fonction du montant des travaux à effectuer et du revenu des ménages.
- Une prime pour le changement ou la rénovation de son véhicule.
Ces primes représentent une aide pour les ménages représentant des difficultés à payer leur consommation énergétique, mais elle est souvent insuffisante. En effet, pour les étudiants, pour qui travailler est trop compliqué, car leurs études prennent trop de temps, les aides de l'État couvrent à peine de quoi payer leur loyer, elles sont donc insuffisantes pour les besoins primaires de la vie comme se nourrir ou payer les charges telles que le chauffage et l’électricité.