Paris consomme trop ! Les villes classées E, F et G
La FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier) vient de publier son « Baromètre trimestriel des DPE ». Ce document vise à donner aux pouvoirs publics une visibilité sur l’état du parc immobilier en France. Il permet aussi de voir l’évolution des étiquettes énergétiques des logements selon les villes. Sans surprise, Paris figure parmi les villes les plus énergivores de l’Hexagone. Ce nouveau diagnostic de performance énergétique risque de chambouler le secteur immobilier.
Le territoire passé au crible
À l’occasion de son Congrès 2022, qui s’est tenu le 5 et le 6 décembre 2022, la FNAIM a présenté son nouveau « Baromètre trimestriel des DPE ». Il a été mis en place avec la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers (CDI). Ce baromètre a comme objectif de réaliser une radioscopie du territoire pour mesurer l’ampleur de la tâche que peut constituer la rénovation du parc de logements. En d’autres termes, il est question de mettre en place une cartographie des diagnostics de performance énergétique (DPE) à l’échelle des villes afin de mettre en lumière les zones disposant d’un nombre important de logements énergivores.
Selon le président de la fédération, Jean-Marc Torrollion, « nous souhaitons que cet outil soit utile à tous les pouvoirs publics – gouvernement, parlementaires et élus locaux – pour établir, en collaboration avec les professionnels de l’immobilier, un plan de rénovation d’ampleur du parc immobilier, et notamment dans les secteurs où c’est le plus nécessaire. »
Une répartition inégale des classes énergétiques
La FNAIM a établi une première cartographie affichant la répartition des logements énergivores sur le territoire, en se basant sur les données récoltées par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).
Selon le baromètre, le nombre de logements énergivores sur le territoire n’est pas le même selon les villes.
Les zones qui affichent un grand nombre de logements classés E, F ou G sont alors :
- Épinay-sur-Seine : 56 % ;
- Nanterre : 50 % ;
- Paris : 40 %.
À l’inverse, une grande partie des départements méditerranéens se situent en dessous de la barre des 10 %.
Le baromètre révèle également que ce sont surtout les logements anciens, chauffés au fioul, qui détiennent les étiquettes E, F ou G. Pour leur part, les logements neufs sont, dans la majorité des cas, classés A, B ou C.
Les préconisations de la FNAIM pour éradiquer les passoires thermiques
Ces derniers temps, le DPE a commencé à tenir une place de plus en plus importante pour les pouvoirs publics, mais surtout pour les bailleurs. En effet, la loi Climat et résilience indique qu’à compter de 2023, les logements considérés comme des passoires thermiques ne pourront plus être mis en location. Concrètement, il s’agit des habitations classées F ou G selon le DPE.
Deux cas de figure sont alors envisageables pour les propriétaires : procéder à des rénovations ou bien vendre. Selon un sondage réalisé par la FNAIM, 26 % des bailleurs ont opté pour la vente.
En revanche, pour ceux qui préfèrent engager des travaux pour améliorer l’étiquette énergétique de leurs logements, la mesure prévue par la loi Climat sera appliquée progressivement.
Par ailleurs, pour permettre une rénovation d’ampleur, sans pour autant risquer une sortie massive de logements de la location, la FNAIM a émis des propositions courant 2022.
Elle a notamment suggéré de :
- contractualiser l’éradication de tous les logements très énergivores du parc collectif privé, en adoptant un Plan Pluriannuel de travaux en copropriété ;
- rendre le DPE collectif opposable afin d’inciter les copropriétaires à réaliser de grands travaux de rénovation ;
- faire en sorte que la classe F soit le minimum standard de performance énergétique d’ici au 1er janvier 2030.
Pour Jean-Marc Torrollion, « ces solutions devraient permettre une rénovation ambitieuse de l’ensemble du parc immobilier français ». « Les professionnels de l’immobilier sont prêts, aux côtés des pouvoirs publics, à engager ce chantier et accompagner les propriétaires sur ce chemin. Nous avons pris des engagements, pour enclencher 50 000 rénovations de copropriété en trois ans [...] Avec l’ensemble des outils entre nos mains, nous pourrons atteindre réellement les objectifs de réduction carbone. Il importe de réussir la rénovation : l’efficacité doit désormais primer », précise le dirigeant.