Alternatives aux pellets de bois : effet de mode ou véritables innovations ?
Encouragés par le gouvernement grâce à l’éligibilité à un certain nombre d’aides comme MaPrimeRénov’ ou la Prime Energie, de nombreux foyers français se sont tournés vers les poêles à granulés, appelés aussi poêle à pellets. Ils procurent une chaleur agréable et ne manquent pas de cachet dans un coin de salon. C’est surtout un système de chauffage performant, écologique et économique, enfin ça dépend ! Effet rebond, voire pervers de la forte inflation du gaz et de l’électricité, les pellets de bois ont, eux aussi, connu une très forte inflation au cours de l’année 2022. Pour faire face à cette forte augmentation des prix, de nombreuses alternatives plus ou moins efficaces ont vu le jour.
Lin, chanvre, paille et même noyaux d’olives ou marc de café, l’exploitation de déchets, notamment issus de résidus de cultures, offre de nombreuses alternatives au bois pour la fabrication de ces petits granulés calorifiques.
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Le lin et le chanvre, disponibles, écologiques et efficaces
La France compte parmi les premiers producteurs de lin. Il est généralement exploité pour l’industrie textile et se révèle être un excellent isolant. La culture du lin génère une très grande quantité de pailles qui ne sont pas revalorisées.
Elles sont d’ailleurs souvent directement brulées sur le sol, après récolte. Or cette paille, transformée en granulés, offre un très bon rendement calorifique et un excellent bilan écologique.
Les pellets de lin ne sont pas encore très exploités pour le chauffage mais certains y voient d’ores et déjà une alternative au bois.
Le chanvre est lui aussi très cultivé en France et ses résidus de tiges sont peu revalorisés. Il peut, comme le lin, offrir une option plus économique et écologique que le bois. Le chanvre produit très peu de cendres et offre donc lui aussi un très bon rendement.
Le Marc de café ou les noyaux d’olives... inattendus mais performants !
Les Français sont de grands consommateurs de café puisqu’en moyenne, nous en consommons un peu plus de 5 kilos par habitant. Le recyclage du marc de café représente donc une opportunité intéressante, d’autant plus que séché et mélangé à de la sciure de bois, il se révèle être un excellent combustible.
De nombreuses entreprises se sont donc intéressées à son exploitation. Il est actuellement déjà valorisé en allume-feux mais sa transformation en pellets se développe de manière importante.
Il possède donc très bon rendement énergétique même s’il produit un peu plus de cendres que les pellets classiques.
Autre alternative surprenante mais efficace : les pellets aux noyaux d’olive. Dans les régions productrices comme le sud-est de la France, cette solution est déjà une réalité. La commune de Broc, dans les Alpes Maritimes, en est la preuve. Elle utilise depuis 2016 les noyaux d’olive transformés en granulés pour chauffer ses bâtiments municipaux. Une initiative locale qui permet de valoriser les déchets du moulin à huile, les grignons d’olives, tout en faisant des économies substantielles, de l’ordre de 9000€ par an pour la commune.
D’autres alternatives plus lointaines...
D’autres pays dans le monde cherchent à exploiter des résidus de culture. En Corée, c’est le paprika. Des entreprises sud coréennes développent ainsi l’exploitation des déchets et résidus de culture de cette épice pour se chauffer. Dans le même esprit et surtout dans les mêmes régions, c’est la tourbe de coco, qui sert justement à la culture du paprika, qui est, elle aussi, revalorisée pour la fabrication de pellets de chauffage.
