Tout ce qu’il faut savoir sur la toiture en shingle

La recherche d'un matériau de couverture pour une toiture nécessite de prendre en compte plusieurs facteurs : coût, durabilité, esthétique et facilité d'installation. Parmi les nombreuses options disponibles sur le marché, le shingle se distingue comme une solution particulièrement intéressante pour les particuliers. Mais qu'est-ce exactement qu'une toiture en shingle et quels sont ses avantages et inconvénients ? Cet article présente tout ce qu'il faut savoir sur ce matériau de couverture, des étapes d'installation aux possibilités de financement.

Qu'est-ce qu'une toiture en shingle ?

Définition et composition du shingle

Le shingle, également appelé bardeau bitumé, est un matériau de couverture léger et flexible composé d'une armature en fibre de verre imprégnée de bitume, puis recouverte d'une couche de granulés minéraux. Il se présente sous forme de plaques souples, découpées en lanières ou en tuiles, offrant une grande variété d'aspects et de coloris.

Ce matériau se caractérise par son épaisseur qui varie généralement entre 2,6 et 3,8 mm. On distingue deux grandes catégories de shingle :

• le shingle standard à armature fibre de verre et bitume (environ 2,7 mm d'épaisseur) ;
• les shingles renforcés par des bitumes élastomères ou polymères (jusqu'à 3,7 mm d'épaisseur).

Grâce à sa composition, le shingle assure une bonne étanchéité tout en restant léger, avec un poids de seulement 10 à 15 kg/m².

Les avantages d'une toiture en shingle

Durabilité et résistance aux intempéries

Malgré sa légèreté, le shingle présente une bonne résistance face aux éléments naturels :

• résistance au vent : les modèles haut de gamme sont testés jusqu'à 180 km/h ;
• bonne étanchéité grâce à l'imprégnation bitumeuse et à la pose en recouvrement ;
• résistance aux variations climatiques ;
• durée de vie moyenne de 20 à 30 ans pour les modèles standards, pouvant atteindre 30 à 50 ans pour les bardeaux de qualité supérieure.

Les modèles renforcés offrent une protection accrue contre les intempéries, ce qui les rend adaptés à la plupart des régions françaises.

Facilité d'installation

L'un des principaux atouts du shingle réside dans sa facilité de pose :

• matériau léger et facile à manipuler ;
• installation possible par un bricoleur expérimenté ;
• adaptation aux formes complexes de toiture ;
• découpe simple avec un cutter ou une scie fine ;
• fixation par clouage et/ou collage.

Pour une toiture simple comme celle d'un abri de jardin ou d'un garage de 20 à 30 m², la pose peut être réalisée en une journée par une personne expérimentée.

Esthétisme et variété de couleurs et formes

Le shingle offre une grande diversité esthétique :

• large choix de coloris : rouge, noir, vert, brun, etc ;
• différents aspects imitant d'autres matériaux (ardoise, tuile plate) ;
• rendu homogène et esthétique ;
• possibilité de créer des motifs variés.

Cette polyvalence esthétique permet au shingle de s'adapter à différents styles architecturaux et de s'intégrer harmonieusement dans divers environnements.

Les inconvénients d'une toiture en shingle

Durée de vie comparée aux autres matériaux

Bien que le shingle présente une durée de vie convenable, celle-ci reste inférieure à celle des matériaux de couverture traditionnels :

• shingle : 20 à 30 ans en moyenne (jusqu'à 50 ans pour les modèles premium) ;
• tuiles en terre cuite : 30 à 100 ans ;
• ardoise naturelle : 70 à 100 ans ;
• bac acier : 20 à 40 ans ;
• zinc : 40 à 100 ans.

Cette différence de longévité peut constituer un inconvénient pour les propriétaires recherchant une solution très pérenne, malgré le coût initial plus faible du shingle.

Sensibilité aux variations de température

Le shingle présente certaines faiblesses face aux conditions climatiques extrêmes :

• sensibilité aux chocs répétés (grêle, branches) ;
• risque de fissuration lors de fortes amplitudes thermiques sur le long terme ;
• sensibilité aux vents violents pour les modèles basiques ;
• ternissement possible de la couleur avec le temps.

Ces inconvénients peuvent limiter l'utilisation du shingle dans les régions soumises à des conditions météorologiques particulièrement rigoureuses.

Installation d'une toiture en shingle

Préparation de la surface

Une installation réussie de shingle commence par une préparation adéquate du support :

• nettoyage complet de la surface existante ;
• vérification de l'état de la charpente et de la volige ;
• réparation des éventuelles parties endommagées ;
• s'assurer que le support est sec, propre et plan ;
• pose d'une sous-couche d'étanchéité type feutre bitumé pour renforcer l'imperméabilité.

Cette préparation minutieuse est essentielle pour garantir la durabilité et l'efficacité de la toiture en shingle.

Matériel nécessaire

Pour installer une toiture en shingle, il faut se munir des éléments suivants :

• plaques de shingle ;
• voligeage (support continu en bois) ;
• clous à tête large et galvanisée ;
• marteau ou cloueuse ;
• colle bitumineuse ;
• bande de rive ;
• cutter ou lame de découpe ;
• échelle et équipement de sécurité (harnais, gants, chaussures antidérapantes)

L'utilisation d'outils appropriés facilite grandement la pose et assure un résultat de qualité.

Étapes de pose

La pose du shingle s'effectue selon les étapes suivantes :

1. pose de la sous-couche bitumée sur toute la surface du toit ;
2. installation des bandes de rive sur les bords du toit ;
3. pose de la première rangée de shingles en bas du toit, avec un débord d'environ 1 cm sur l'égout ;
4. fixation par clouage (4 à 6 clous par plaque) et éventuellement collage ;
5. pose des rangées suivantes en les décalant pour éviter l'alignement des joints ;
6. découpe des shingles au niveau des arêtiers et des noues ;
7. finition avec la ligne de faîtage, soigneusement fixée et étanchée avec de la colle bitumeuse.

Il existe deux méthodes principales de pose :

• la pose à l'américaine : les shingles sont posés en rangs horizontaux, du bas vers le haut ;
• la pose à la française : les shingles sont posés en diagonale, créant un effet visuel différent.

Précautions à prendre

Lors de l'installation d'une toiture en shingle, certaines précautions sont essentielles :

• respecter la pente minimale de 20° (ou 20% de pente) ;
• travailler uniquement par temps sec et température modérée (éviter les températures extrêmes) ;
• ne jamais poser sur une toiture humide ou gelée ;
• assurer sa sécurité avec des équipements adaptés (harnais, chaussures antidérapantes) ;
• respecter les préconisations du fabricant concernant le recouvrement et la fixation ;
• prendre en compte la dilatation du matériau lors de la pose.

Ces précautions permettent d'éviter les problèmes courants et d'assurer la longévité de la toiture.

Entretien d'une toiture en shingle

Fréquence et conseils d'entretien

Pour maintenir une toiture en shingle en bon état, un entretien régulier est nécessaire :

• inspection visuelle au moins une fois par an, idéalement après l'automne et l'hiver ;
• nettoyage à la brosse douce et à l'eau claire pour éliminer mousses, lichens et débris ;
• éviter l'utilisation d'un nettoyeur haute pression qui pourrait endommager le revêtement ;
• application d'un traitement anti-mousse si nécessaire ;
• vérification de l'état des fixations et des zones de recouvrement.

Un entretien régulier permet de prolonger significativement la durée de vie de la toiture en shingle.

Réparations courantes

Même avec un entretien régulier, certaines réparations peuvent s'avérer nécessaires :

• remplacement des plaques fissurées ou décollées ;
• renforcement de l'étanchéité à l'aide de colle bitumineuse sur les zones fragiles ;
• renouvellement ponctuel des clous de fixation ;
• réparation des zones endommagées par des intempéries ou des débris.

Pour les réparations mineures, il est possible d'intervenir soi-même, mais pour des dommages plus importants, il est préférable de faire appel à un professionnel.

Coût d'une toiture en shingle

Facteurs influençant le prix

Le coût d'une toiture en shingle varie en fonction de plusieurs facteurs :

• surface totale à couvrir ;
• complexité de la toiture (formes, lucarnes, cheminées) ;
• type de shingle choisi (standard ou renforcé) ;
• préparation nécessaire du support ;
• accessibilité du chantier ;
• région et tarifs pratiqués localement ;
• nécessité ou non d'une isolation complémentaire ;

Ces différents éléments peuvent faire varier significativement le budget final.

Estimation du coût moyen

En termes de coûts, le shingle se positionne comme l'une des solutions les plus économiques :

• prix du matériau seul : 10 à 20 €/m² ;
• prix total avec pose par un professionnel : 25 à 45 €/m².

Pour une toiture standard d'environ 100 m², le coût total d'une couverture en shingle se situe généralement entre 2 500 et 4 500 € avec pose professionnelle.

Aides financières pour l'installation de shingle

Aperçu des différentes aides disponibles

La rénovation d'une toiture en shingle peut bénéficier de plusieurs dispositifs d'aide financière :

• MaPrimeRénov' : accessible sous conditions de ressources et d'amélioration énergétique. Pour une toiture en shingle, l'aide est conditionnée à la mise en place d'une isolation performante du comble ou du toit ;
• prime CEE (Certificats d'Économie d'Énergie) : proposée par les fournisseurs d'énergie pour les travaux améliorant la performance énergétique ;
• eco-PTZ (éco-prêt à taux zéro) : prêt sans intérêt pour financer des travaux de rénovation énergétique ;
• TVA à taux réduit : 10% pour une simple rénovation, 5,5% si les travaux s'accompagnent d'une amélioration énergétique significative ;
• Aides locales : certaines collectivités proposent des subventions complémentaires

Il est important de noter que le shingle seul a une performance thermique limitée (résistance thermique R < 0,04 m².K/W pour 3 mm d'épaisseur). Pour bénéficier des aides énergétiques, il est donc indispensable d'associer la pose du shingle à une isolation performante.

FAQ sur la toiture en shingle