Granulés de bois : hausse des prix et risque de pénurie
Depuis quelques semaines, les propriétaires d’équipements fonctionnant aux granulés de bois ont constaté une flambée du prix de ce combustible. En effet, si la tonne de granulés en sac de 15 kg coûtait près de 280 € en juillet 2021, elle avoisine désormais les 500 € et plus. Cette augmentation est due, entre autres, à une explosion de la demande, mais aussi à la hausse du prix mondial de l’énergie. Certains craignent même un risque de pénurie pour cet hiver. Quelle est la véritable raison de cette hausse de prix ?
Une hausse de prix due à différents facteurs
Aujourd’hui, le prix des sacs de granulés de bois ou pellets a presque doublé par rapport à la même période de l’année précédente, et cela pour différentes raisons.
Une augmentation du prix de la production
Les granulés de bois sont issus du compactage de résidus de scieries comme les sciures ou les copeaux. Bien que ce soient des matériaux renouvelables, leur production nécessite toutefois l’usage de machines fonctionnant avec du carburant.
Selon les professionnels du secteur, en raison de la flambée du prix mondial de l’énergie, les coûts liés à la production des pellets ont connu une grande hausse. Eric Vial, président de Propellet, l’association nationale des professionnels du chauffage au granulés de bois, note d’ailleurs que « pour produire une tonne de granulés, nous avons en ce moment un surcoût entre 100 et 130 €, lié à la hausse générale et le prix de fabrication de la sciure de bois ».
Outre les tarifs de production, les coûts de transport sont également affectés par cette augmentation des prix de l’énergie.
Une explosion de la demande et un surstockage
Ces dernières années, la vente d’équipements fonctionnant aux granulés de bois a explosé, en raison notamment :
- de l’envie des particuliers à se tourner vers des systèmes de chauffage fonctionnant aux énergies renouvelables ;
- des différentes aides mises en place par l’Etat pour amortir le coût des équipements.
Ainsi, en 2021, les ventes de poêles à granulés ont augmenté de 41 % par rapport à l’année précédente, et celles des chaudières à granulé de 120 %, selon Propellet.
Cela a entraîné une forte de hausse de la demande de granulés, qui est désormais « entre deux et cinq fois supérieure à la moyenne », note Éric Vial.
Par ailleurs, certains particuliers ont également surstocké, de peur de manquer de combustibles pour l'hiver. « C’est l’effet du pot de moutarde ou la pénurie de papier de toilette, les gens font des stocks et privent les autres, pour après les revendre sur Internet », poursuit le dirigeant de Propellet.
Risque de pénurie pour l’hiver
Au-delà de l’augmentation des prix, un risque de pénurie pour cet hiver se fait également ressentir. En effet, certaines entreprises pourraient être dans l’incapacité de répondre à la demande croissante des consommateurs.
Un communiqué publié le 26 août 2022 par la Fédération française des combustibles, carburants & chauffage (FF3C) soulignait, d'ailleurs, « que l’offre pourrait ne pas satisfaire intégralement la demande » pour cette fin d’année.
Ainsi, pour éviter cette pénurie, la fédération a émis différentes recommandations. Elle suggère, entre autres :
- de prioriser les livraisons aux clients habituels, « particulièrement ceux dont le granulé de bois est l’unique source de chauffage » ;
- aux particuliers qui souhaitent acquérir un système de chauffage fonctionnant aux pellets, de repousser leur projet afin de s’assurer de pouvoir se chauffer pour cet hiver.
Pour sa part, Eric Vial invite les consommateurs à « garder la tête froide ». « Nos données montrent qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter. La tension actuelle est réelle et il y a un petit manque de volumes, mais la filière travaille à le combler. », poursuit-il.
Le président de Propellet veut aussi se montrer optimiste en affirmant que « les prix pourraient bien baisser cet hiver, mais cela dépendra complètement de la réalité du marché : pour l’instant, elle est fictive ».